Les diabètes sucrés, en particulier les diabètes chroniques que sont le diabète de type 1 et le diabète de type 2, exposent parfois à de graves complications à court, moyen et long termes.
Le dépistage précoce de ces complications est indispensable pour en limiter les conséquences sur la santé et la qualité de vie du patient diabétique.
Dépistage des complications à court terme
Les complications à court terme des diabètes sucrés sont principalement les épisodes de :
- hyperglycémie : l'augmentation anormale du taux de glucose sanguin ;
- hypoglycémie : la diminution anormale du taux de glucose sanguin.
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Si elles ne sont pas détectées et prises en charge suffisamment rapidement, ces deux types de complications peuvent conduire à un coma diabétique.
Dès le diagnostic du diabète, le patient, et généralement une ou deux personnes de son entourage, sont formés à connaître et reconnaître les signes annonciateurs de l’hypoglycémie et de l’hyperglycémie. Ils sont également éduqués sur la conduite à tenir et les premiers gestes à effectuer, par exemple l'administration d'insuline rapide.
Dépistage des complications à moyen et long termes
De nombreuses complications
Les complications à moyen et long termes des diabètes sucrés sont nombreuses et variées, et les plus importantes sont les suivantes :
- neurologiques (neuropathie diabétique) ;
- rénales (néphropathie diabétique) ;
- oculaires (rétinopathie diabétique) ;
- cardiovasculaires (atteintes des vaisseaux sanguins, accidents cardiovasculaires), les patients atteints d'un diabète étant deux à quatre fois plus à risque de maladie coronaire, d'AVC ou encore d'insuffisance cardiaque que les non-diabétiques ;
- infectieuses (pied diabétique) ;
- dentaires (caries, parodontite) ;
- osseuses (fractures de hanche notamment).
À noter : des études précédentes tendent à prouver que les sujets jeunes ayant un diabète de type 1 présentent un risque supérieur de développer un trouble alimentaire.
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Dès le diagnostic du diabète, le médecin et/ou le diabétologue informent le patient diabétique des différentes complications associées à l’évolution de cette pathologie.
Bon à savoir : pour minimiser tous les risques de complications, l’idéal est d’avoir un diabète le plus équilibré possible !
Dans tous les cas, que le diabète soit ou non bien contrôlé par les mesures hygiéno-diététiques et le traitement, le dépistage des complications éventuelles est indispensable et est donc valable pour tous les sujets diabétiques. Les nouvelles recommandations présentées au congrès 2023 de la Société européenne de cardiologie (publiées le 25 août 2023 dans l'European Heart Journal) insistent sur le dépistage des maladies cardiovasculaires (MCV) et des atteintes rénales chez les diabétiques mais aussi sur le dépistage systématique du diabète au moyen d'un test de glycémie à jeun et/ ou d'une mesure de l'hémoglobine glyquée chez toutes les personnes avec une MCV.
Rappel : le diabète est défini pour une glycémie à jeun ≥ 7,0 mmol/L (≥ 126 mg/dL) ou une HbA1c ≥ 48 mmol/mol (≥ 6.5 %).
Le cas particulier de l'épidémie de coronavirus
Dans le cadre particulier de l'épidémie de coronavirus (COVID-19), les patients diabétiques non équilibrés ou présentant des complications sont considérés comme des personnes à risque de développer une forme grave de COVID-19 et ils doivent donc respecter de manière stricte les consignes de confinement.
Bon à savoir : depuis le 11 juin 2021, les patients de plus de 12 ans ayant une pathologie chronique peuvent bénéficier d’un traitement par bithérapie d’anticorps monoclonaux (l’administration de ces traitements doit se faire dans un délai maximum de 5 jours après le début des symptômes).
Comme lors de toute infection intercurrente, ces patients présentent le risque de voir leur diabète se déséquilibrer en cas de COVID-19 et les médecins doivent être attentifs aux signes cliniques de déséquilibre. La normalisation de la glycémie, l'hydratation et l’optimisation de la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire restent la priorité.
Par ailleurs, il ne faut pas retarder les consultations nécessaires ni la prise en charge du risque majeur d’acidocétose et des complications telles que les plaies des extrémités. Privilégiez le recours à la téléconsultation avec le médecin traitant si besoin, celle-ci étant remboursée à 100 % jusqu'à fin 2021 (article 61 de la loi n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 de financement de la sécurité sociale pour 2021).
Les professionnels concernés
Le dépistage des complications du diabète doit être le plus précoce possible, pour limiter les conséquences sur la santé et la qualité de vie du patient. Il repose sur des consultations médicales régulières et spécialisées :
- Le diabétologue est le médecin qui suit et contrôle la maladie diabétique. Il s’assure de la bonne adaptation du traitement. Il est nécessaire de consulter le diabétologue au moins une fois par an, et en cas de besoin, si le diabète n’est pas correctement équilibré par le traitement. Le dosage de l’hémoglobine glyquée et la glycémie à jeun sont des éléments indispensables pour dépister tout déséquilibre du diabète.
- Le cardiologue est le médecin le plus apte à dépister précocement les complications cardiovasculaires. Le patient diabétique doit le consulter une à deux fois par an, en fonction de ses facteurs de risque. Des examens médicaux spécifiques, comme un électrocardiogramme ou un test d’effort, permettent au cardiologue de détecter toute anomalie.
- Le néphrologue intervient dans le suivi du patient diabétique, si le médecin détecte par les analyses sanguines et urinaires un dysfonctionnement des reins. Le néphrologue prescrit alors les examens nécessaires pour évaluer l’atteinte rénale et mettre en place les traitements nécessaires.
- Le chirurgien-dentiste est un acteur important du suivi du patient diabétique, car il est le plus compétent pour dépister toute complication bucco-dentaire. Des consultations préventives sont nécessaires tous les ans, parfois tous les semestres, pour garantir une bonne hygiène bucco-dentaire. Il est également indispensable de consulter le dentiste à la moindre anomalie au niveau de la bouche ou des dents.
- Pour prévenir le pied diabétique, le podologue joue un rôle capital. Des séances sont prises en charge chaque année pour tous les patients diabétiques traités par un pédicure-podologue agréé Sécurité sociale. Ce professionnel peut détecter précocement toute anomalie au niveau des pieds, avant qu’une complication grave ne se développe.
Bon à savoir : le remboursement des soins de podologie est proposé sous forme de 4 séances annuelles chez les patients présentant des pieds à risque de grade 2, et 6 séances annuelles si grade 3.
Les experts des maladies diabétiques ont établi des recommandations générales pour les patients diabétiques de type 1 et les patients diabétiques de type 2. Ces recommandations indiquent la fréquence conseillée des consultations spécialisées. Mais en fonction du cas spécifique de chaque patient, le médecin traitant peut modifier le rythme des consultations de dépistage, les rapprocher ou au contraire les étaler dans le temps.
Bon à savoir : le médecin traitant coordonne tous les rendez-vous médicaux, les examens et les consultations spécialisées. Il travaille en lien direct avec tous les spécialistes et transmet les informations au diabétologue.
D'une manière générale, le dépistage des complications éventuelles du diabète repose sur le respect du suivi médical régulier et pluridisciplinaire de tout patient diabétique. Ce suivi est capital pour préserver le plus longtemps possible sa santé !