Traitement du diabète gestationnel

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Aperçu d'une serringue et un produit anesthésiant

Dans de nombreux cas, le diabète gestationnel ou diabète de grossesse peut être maîtrisé avec de simples mesures hygiéno-diététiques et, notamment, avec le respect d'un régime alimentaire particulier.

Mais parfois, l'hyperglycémie est telle, qu'un traitement quotidien par insuline est nécessaire. Dans ce cas, plus l'instauration de l'insulinothérapie est précoce, plus elle est efficace.

Diabète gestationnel : pas d'insuline en cas d'intolérance au glucose

Le diabète gestationnel peut être plus ou moins sévère, en fonction de l'importance de l'hyperglycémie. Au stade de l'intolérance au glucose, définie par une glycémie comprise entre 1,40 et 2 g/l à l'HGPO (HyperGlycémie Provoquée par voie Orale), la prise en charge ne nécessite aucun traitement médicamenteux.

Le traitement initial comprend deux volets essentiels :

  • un régime alimentaire adapté au diabète gestationnel, qui nécessite un suivi diététique régulier tout au long de la grossesse ;
  • la pratique d'une activité physique adaptée en fonction du stade de la grossesse.

Un éventuel recours à l'insuline pour traiter le diabète gestationnel ne peut se faire qu'en cas d'échec d'un régime bien suivi. Dans tous les cas, l'instauration d'une insulinothérapie ne dispense pas des mesures hygiéno-diététiques, qui doivent être poursuivies jusqu'à la disparition du diabète gestationnel.

Parfois, les résultats de l'HGPO et des glycémies à jeun sont tels que l'instauration d'un traitement par l'insuline doit être immédiate. Le traitement par insuline est alors commencé d'emblée, en association avec le régime alimentaire et la pratique d'une activité physique.

L'insuline en cas de diabète gestationnel avéré

En cas d'échec du régime et de l'activité physique ou devant un diabète avéré d'emblée (glycémie supérieure à 2 g/l à l'HGPO), il est nécessaire d'instaurer un traitement quotidien par insuline jusqu'à la disparition du diabète gestationnel après l'accouchement.

Pourquoi utiliser l'insuline dans le diabète gestationnel ?

Les médicaments antidiabétiques oraux actuellement disponibles sont tous contre-indiqués pendant la grossesse et ne peuvent donc pas être prescrits pour traiter un diabète gestationnel. L'industrie pharmaceutique essaie de développer des molécules administrées par voie orale susceptibles d'être autorisées chez la femme enceinte, mais aucune n'a encore été mise sur le marché à ce jour.

L'injection quotidienne d'insuline est donc le seul moyen de soutenir la sécrétion naturelle d'insuline par le pancréas pour abaisser la glycémie après les repas. L'abaissement de la glycémie est capital pour préserver la santé de la femme enceinte et de son bébé. Le type d'insuline choisi est généralement une insuline d'action rapide ou, plus rarement, une insuline d'action intermédiaire.

L'insulinothérapie dans le diabète gestationnel

L'instauration du traitement par insuline se fait généralement pendant une courte hospitalisation, qui permet de définir les doses les plus adaptées et d'apprendre à la femme enceinte les techniques d'injection et d'autosurveillance de la glycémie. Au retour à domicile :

  • la glycémie est mesurée 2 à 4 fois par jour, à jeun le matin et 2 heures après chaque repas principal ;
  • le résultat de chaque glycémie détermine la dose d'insuline selon un tableau remis à la patiente par le diabétologue.

Les femmes qui ne peuvent gérer elles-mêmes la lecture des glycémies et surtout les injections d'insuline sont prises en charge à domicile par un infirmier libéral. Les injections seront poursuivies après l'accouchement jusqu'au retour à la normale des glycémies, le plus souvent en quelques semaines.

Attention : le passage à l'insuline ne dispense ni du régime alimentaire, ni de l'activité physique.

Cette prise en charge est également importante sur une vision à long terme car on sait que les femmes ayant des antécédents de diabète gestationnel présentent un risque supérieur de développer un diabète de type 2 ultérieurement dans la vie. Toutefois, selon une étude, plus la durée d'allaitement serait longue, plus ce risque diminuerait.

Source : Ley S.H. et al. Lactation duration and long-term risk for incident type 2 diabetes in women with a history of gestational diabetes mellitus. Diabetes Care 2020 ; 43 : 793-798.

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