Prendre en charge les diabètes sucrés chroniques, comme le diabète de type 1 et le diabète de type 2, ne consiste pas à guérir la maladie, mais à éviter, retarder, voire prendre en charge son évolution et les complications graves, ainsi que les malaises hypoglycémiques et les comas diabétiques.
Pour y parvenir, il est nécessaire de maintenir la glycémie autant que possible dans les valeurs de la normale. Une surveillance médicale assidue est donc primordiale.
Dans le cas du diabète gestationnel, la prise en charge consiste à limiter autant que possible les conséquences de la maladie diabétique pour la mère et pour l'enfant.
Pour les diabètes insipides, le traitement dépend étroitement de la cause de la maladie.
Traitements des diabètes de type 1 et de type 2
Objectifs de la prise en charge du diabète
Les objectifs de la prise en charge du diabète sont d'éviter les complications aiguës et chroniques du diabète.
Pour ce faire, il est recommandé de maintenir la glycémie dans les valeurs normales et une hémoglobine glyquée inférieure à 6,5 (l'hémoglobine glyquée (HbA1c) reflète le contrôle glycémique des 3 derniers mois).
Bon à savoir : en France, plus de 3,3 millions de personnes sont traitées pharmacologiquement pour un diabète, soit 5 % de la population.
L'alimentation dans la prise en charge du diabète
D'une manière générale, les sujets diabétiques et les sujets non-diabétiques doivent adopter et garder une alimentation équilibrée pour être et rester en bonne santé. Toutefois, le rôle de l'alimentation est d'autant plus crucial pour les sujets diabétiques :
- L'alimentation détient une place importante dans le traitement du diabète quel qu'il soit. En cas de traitement du diabète de type 1, il faut par exemple éviter de trop grosses variations de la glycémie. De plus, elle influence le traitement : les doses d'insuline peuvent varier en fonction de l'alimentation et de l'activité physique.
Bon à savoir : des études cliniques montrent des effets bénéfiques du safran entier sur les facteurs inflammatoires en partie responsables du syndrome métabolique et du diabète. Dans une étude datant de 2018, on observe une baisse du cholestérol total et des triglycérides, mais aussi de l’hyperglycémie.
- Dans le cadre d'un diabète de type 2, un régime alimentaire et une activité physique régulière (2h30 par semaine) peuvent même permettre de normaliser les glycémies et d'éviter la prise de traitements médicamenteux, au moins pendant quelques années. C'est le régime méditerranéen qu'il faut adopter en priorité.
- Par ailleurs, si une maladie parodontale est présente (on sait que le diabète les favorise), la prendre correctement en charge permet, au bout de six mois une réduction très significative de la glycémie.
- Le régime du diabète gestationnel est également le premier traitement mis en place et peut éviter un recours ultérieur à l'insuline.
L'arrêt du tabac est aussi incontournable car il favorise l’installation de l’athérosclérose et augmente le risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, d’artérite des membres inférieurs et de décès. De plus, il est néfaste pour les reins et les yeux, favorisant la progression de la néphropathie et de la rétinopathie diabétiques.
Il faut par ailleurs noter que la modification des habitudes de vie (augmentation de l'activité physique, diminution de la consommation de lipides, apport en fibres, diminution de la consommation d'alcool...) serait associée à une diminution du risque cardiovasculaire à 10 ans comprise entre 44 et 61 % selon ce qui est mis en place, indique une étude anglaise.
Bon à savoir : une perte de poids de 15 % ou plus a le potentiel de ralentir la progression de la maladie et même d’entraîner une rémission du diabète chez certains patients, un résultat qui n’est atteignable par aucune autre intervention hypoglycémiante. Cela réduit également les complications du diabète de type 2 et les comorbidités liées à la surcharge pondérale (source : symposium Easd-Lancet ; intervention du Dr I. Lingvay – États-Unis).
Une étude montre que la vitamine D (administration de cholécalciférol, à 20 000 UI par semaine) réduirait le risque de diabète de type 2, retarderait son apparition chez les personnes en prédiabète et renforcerait la probabilité d'un retour à une glycémie normale.
La chirurgie chez les patients obèses
Les patients présentant une obésité et un diabète de type 2, lorsqu’ils perdent du poids, améliorent leur insulinosensibilité et leur insulinosécrétion, ce qui peut permettre une rémission du diabète. C'est pour cette raison qu'on propose à certains de ces patients de subir une intervention chirurgicale (chirurgie bariatrique), soit un by-pass gastrique soit une gastrectomie sleeve.
Sont concernés les patients ayant un IMC supérieur à 30 kg/m2 dans la mesure où les objectifs glycémiques individualisés ne sont pas atteints, malgré une prise en charge médicale, notamment diabétologique et nutritionnelle, incluant aussi une activité physique adaptée, bien conduite, selon les recommandations de bonne pratique actuelles, pendant au moins 12 mois.
Une étude montre que le by-pass gastrique est plus efficace que la gastrectomie sleeve pour obtenir une rémission du diabète de type 2 un an après la chirurgie. En revanche, on observe un effet bénéfique similaire sur la fonction β-cellulaire quelle que soit la méthode employée.
Source : Hofso D. et al. Gastric bypass versus sleeve gastrectomy in patients with type 2 diabetes (Oseberg): a single-centre, triple-blind, randomised controlled trial. Lancet Diabetes Endocrinol 2019 ; 7 : 912-24.
À noter que ces résultats ont amené à faire évoluer le terme de « chirurgie bariatrique » en « chirurgie métabolique » dont l’objet vise prioritairement le traitement du diabète plus que la réduction du poids.
La place de l'insuline dans la prise en charge du diabète
Le traitement par insuline est systématique chez les sujets diabétiques de type 1 puisqu'il n'y a plus ou pratiquement plus de production naturelle d'insuline par l'organisme. Il faut donc compenser ce déficit par des injections d'insuline tous les jours.
Toutefois de nombreuses avancées thérapeutiques ont lieu et la greffe d’îlots pancréatiques a désormais rejoint la liste des soins courants en diabétologie. Les indications retenues par la HAS sont les diabétiques de type 1 chroniquement instables, avec variabilité glycémique irréductible et épisodes d’hypoglycémie sévère après utilisation d’une pompe à insuline, ceux urémiques qui nécessitent une transplantation rénale, et enfin ceux ayant reçu un greffon rénal lorsque le taux d’HbA1c atteint ou dépasse 7 % et/ou que les patients ont des épisodes d’hypoglycémie sévère.
Le traitement des sujets diabétiques de type 2 se fait d'abord par une modification du régime alimentaire et l'adoption d'une activité physique suffisante. Lorsque ces mesures ne sont pas suffisantes, des traitements médicamenteux antidiabétiques oraux sont rajoutés.
À noter : de nouveaux médicaments, les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2 – dapagliflozine) sont désormais autorisés en France (ils sont remboursés à hauteur de 30 %) et ils viennent compléter l'arsenal thérapeutique.
Lorsque ceux-ci ne sont plus assez efficaces, chez la personne âgée principalement, on y ajoute des doses limitées d'insuline.
L'insuline est également employée dans certains cas particuliers où les traitements par voie orale ne peuvent pas être utilisés, dans les suites immédiates d'une intervention chirurgicale, par exemple.
L'insuline peut aussi être utilisée pour régulariser un diabète gestationnel si le régime alimentaire n'est pas suffisant.
Article
Traitements des diabètes insipides
Les traitements des diabètes insipides dépendent étroitement de l'origine de la maladie, lorsque cette dernière est curable. En effet, dans certains cas, aucune cause n'est retrouvée pour expliquer un diabète insipide.
Pour le diabète insipide central, des analogues synthétiques de l'hormone anti-diurétique peuvent corriger les symptômes. Pour le diabète insipide néphrogénique, une bonne hydratation et la correction des éventuels troubles ioniques sont primordiales. Des médicaments complémentaires peuvent être prescrits selon les contextes.
L'objectif de la prise en charge du diabète insipide est d'éviter les complications à court et moyen terme des symptômes du diabète, mais aussi d'améliorer la qualité de vie des patients.
Aussi dans la rubrique :
Traitements du diabète
Sommaire
- Qui consulter ?
- Comment traiter le diabète ?
- L'alimentation, un enjeu essentiel
- Surveillance du diabète
- Être diabétique