Le diabète de type 2, autrefois appelé diabète non-insulinodépendant (DNID), diabète gras ou diabète de la maturité, en opposition au diabète de type 1 qui survient chez les sujets jeunes, est une maladie affectant très majoritairement des adultes. C'est la forme de diabète la plus fréquente.
La maladie reste longtemps silencieuse et se développe insidieusement, sans symptômes visibles pendant de longues années. Elle est révélée, soit par hasard lors d'un dépistage systématique ou d'un bilan de santé, soit lors de l'apparition d'une de ses complications tardives.
Les autorités sanitaires mondiales considèrent que le diabète de type 2 constitue l'épidémie silencieuse la plus inquiétante du siècle actuel. La prévalence du diabète ne cesse d'augmenter : on estime que 537 millions de personnes étaient concernées dans le monde en 2021 (soit 10,5 %), ils devraient être 783 millions en 2045 (12,2 %).
Qu'est-ce que le diabète de type 2 ?
Définition du diabète de type 2
Le diabète de type 2 est l'un des principaux diabètes sucrés avec le diabète de type 1 et le diabète gestationnel. Il correspond à un taux de sucre (ou glucose) trop élevé dans le sang. Il représente à lui seul 90 % de l'ensemble des cas de diabète.
Causes du diabète de type 2
Le diabète de type 2 est dû à une baisse de l'efficacité de l'insuline sur les cellules sur lesquelles elle agit (notamment au niveau du foie, des muscles et du tissu adipeux).
Pour compenser, les cellules pancréatiques commencent par sécréter de plus en plus d'insuline, jusqu'à ce qu'elles s'épuisent. S'ensuit alors une diminution de la sécrétion d'insuline, avec l'apparition progressive d'une déficience.
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Évolution du diabète de type 2
Après le diagnostic de diabète, la maladie évolue en trois longues phases :
- le prédiabète, qui correspond à une intolérance au glucose ou résistance à l'insuline (insulinorésistance). Durant cette phase, la glycémie (taux sanguin de glucose) est comprise entre 1,10 et 1,25 g/L (l’intolérance au glucose est définie par une glycémie entre 1,40 et 1,99 g/l après une charge de 75 g de glucose) ;
- le diabète avéré, lorsque la glycémie est supérieure ou égale à 1,26 g/L (≥7,0 mmol/L) ;
- le diabète évolué, devenu insulino-nécessitant (ou insulino-requérant).
Quels sont les symptômes du diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est une maladie qui évolue lentement et à bas bruit puisqu'elle est asymptomatique. La découverte du diabète de type 2 se fait la plupart du temps dans trois circonstances :
- lors d'un bilan de santé de routine ;
- lors d'un dépistage (prise de sang ou analyse des urines) ;
- à l'occasion d'un bilan médical, lorsqu'une ou plusieurs complications du diabète apparaissent.
En effet, les symptômes du diabète de type 2 passent souvent inaperçus pendant de longues années.
Quels sont les facteurs de risque du diabète de type 2 ?
En 2016, la prévalence du diabète de type 2 en France était estimée à environ 5 % de la population. Plus de 3 millions de Français sont aujourd'hui concernés. Ces chiffres restent pourtant sous-estimés, car 20 à 30 % des adultes diabétiques ne seraient pas encore diagnostiqués.
Le diabète de type 2 connaît un essor important, tel que les spécialistes le qualifient de véritable épidémie. Actuellement, 425 millions de personnes dans le monde vivent avec un diabète de type 2.
Diabète de type 2 et surpoids
Le diabète de type 2 survient typiquement durant la deuxième moitié de la vie, après l'âge de 40 ans. Les catégories de personnes les plus touchées sont :
- les individus en surpoids ou obèses, notamment en cas d'obésité à prédominance abdominale ;
- les sujets atteints d'hypertension artérielle (chaque élévation de 20 mm de la pression artérielle systolique serait associée à une augmentation de 77 % du risque de diabète de type 2) ;
- les personnes sédentaires, pratiquant peu d'activité physique.
Étant donné la prévalence du diabète chez les patients avec une maladie cardiovasculaire (MCV), on recommande un dépistage systématique du diabète au moyen d'un test de glycémie à jeun chez toutes les personnes ayant une MCV.
Conséquence d'une augmentation de l'obésité chez les jeunes, il n'est désormais pas rare d'observer des diabètes de type 2 chez des personnes plus jeunes, voire chez des adolescents ou des enfants.
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Personnes à risques
Certains antécédents prédisposent à l'apparition du diabète de type 2 :
- un antécédent personnel de petit poids de naissance ;
- pour les femmes, un antécédent de diabète gestationnel ou de bébés avec un gros poids de naissance (supérieur à 4 kg).
Bon à savoir : chez les femmes ayant des antécédents de diabète gestationnel, plus la durée d'allaitement est longue, plus le risque de diabète futur diminuerait.
Par ailleurs, certaines populations seraient plus à risque de développer un diabète de type 2. Ainsi, les populations latino-américaines, asiatiques et d'origine africaine seraient plus fréquemment touchées. Les raisons exactes ne sont pas connues, mais les spécialistes évoquent une combinaison entre une prédisposition génétique et certaines habitudes de vie.
De plus, des études prospectives réalisées dans différentes populations et des méta-analyses récentes montrent que les fumeurs présentent davantage de risques de développer un diabète de type 2. Ce surrisque, de 37 à 44 %, s’accroît de manière dose-dépendante et, dans certaines études, apparaît plus marqué chez les hommes que chez les femmes.
Bon à savoir : selon une méta-analyse, la prise de statines augmenterait le risque de diabète de 44 % (source : M. Casula , F. Mozzanica, L. Scotti et al. Statin Use and Risk of New-Onset Diabetes: A Meta-Analysis of Observational Studies. NMCD, May 2017. Volume 27, Issue 5, Pages 396–40).
Diabète cortico-induit
Les troubles de la glycémie et le diabète cortico-induits (dus à un traitement à base de cortisone) pourraient concerner respectivement 32,3 et 18,6 % des patients sous corticoïdes.
Les facteurs de risque de diabète cortico-induit sont :
- une corticothérapie au long cours et à une dose supérieure à 0,5 mg/kg/j (et ce quel que soit le type de corticoïde utilisé) ;
- des antécédents personnels ou familiaux de diabète, y compris les diabètes gestationnels et les diabètes développés lors d’une précédente corticothérapie ;
- des facteurs habituels de diabète de type 2 : âge, poids, prédisposition génétique ;
- présence d’une insulinorésistance ou d’un défaut de sécrétion d’insuline ;
- un prédiabète, défini par une glycémie à jeun entre 1,10 et 1,25 g/L, un syndrome métabolique ou un syndrome des ovaires polykystiques ;
- un traitement concomitant par immunosuppresseur (tacrolimus, mycophénolate mofétil) ;
- le fait d’être en situation de précarité ou d’être un migrant (généralement des populations d’Afrique de l’Ouest déjà à risque de diabète transitoire).
Par ailleurs, l’individu qui développe un diabète sous corticothérapie a plus de risque de développer un diabète de type 2 ou un diabète gestationnel au cours de sa vie en dehors de la prise de corticoïdes.
Les mesures hygiéno-diététiques à l’initiation d’une corticothérapie au long cours doivent donc être systématiquement rappelées. L’insuline constitue le traitement de choix dans cette situation.
Source : Bastin M, Andreelli F. [Corticosteroid-induced diabetes: Novelties in pathophysiology and management]. Rev Med Interne. 2020;41(9):607-616. doi: 10.1016/j.revmed.2020.05.007. PMID: 32782164
Comment soigner un diabète de type 2 ?
Traitement du diabète de type 2
À la différence du diabète de type 1, la carence en insuline n'est pas totale, sauf dans les stades ultimes de la maladie. Dans un premier temps et en l'absence d'événements particuliers (grossesse, insuffisance rénale, etc.), les personnes atteintes du diabète de type 2 n'ont pas besoin d'être traitées par des injections d'insuline.
Le traitement du diabète de type 2 dépend de l'évolution de la maladie :
- Le traitement du prédiabète repose uniquement sur des mesures hygiéno-diététiques : l'adoption d'un régime alimentaire adapté avec un suivi diététique, une activité physique régulière, un sevrage tabagique et un contrôle du poids. Les médicaments sont inutiles à ce stade de la maladie, mais une surveillance médicale régulière est recommandée.
- Le traitement du diabète avéré de type 2 est basé sur la poursuite des règles hygiéno-diététiques auxquelles s'ajoutent un ou plusieurs médicaments antidiabétiques oraux.
- Le traitement du diabète évolué nécessite de recourir à des injections d'insuline, comme en cas de diabète insulinodépandant (de type 1). En fonction de la carence en insuline, l'insulinothérapie est adaptée au cas spécifique de chaque patient.
Bon à savoir : les patients présentant une obésité lorsqu’ils perdent du poids, améliorent leur insulinosensibilité et leur insulinosécrétion, ce qui peut permettre une rémission du diabète. Dans cette optique, le bypass gastrique semble supérieur à la gastrectomie sleeve pour obtenir une rémission du diabète de type 2 un an après la chirurgie.
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Surveillance du diabète de type 2
La surveillance du diabète de type 2 est sur le plan médical, strictement identique à celle du diabète de type 1. Elle a pour principaux objectifs de vérifier que le diabète est bien contrôlé grâce aux traitements mis en place et de détecter au plus vite l'apparition de complications.
La Société européenne de cardiologie (ESC) a élaboré de nouvelles recommandations qui précisent que les symptômes d'une maladie cardiovasculaire doivent être recherchés chez les diabétiques (insuffisance cardiaque notamment). Le cardiologue doit également dépister les atteintes rénales qui peuvent conduire à une insuffisance rénale et qui ont un impact cardiovasculaire majeur.
L'autosurveillance de la glycémie n'est pas systématique, mais elle est recommandée à certains moments, par exemple lors de l'instauration d'un traitement ou en cas de changement de médicaments. Vivre avec un diabète de type 2 exige surtout une bonne hygiène de vie.
Bon à savoir : les diabétiques n’ont pas plus de risque d’être atteints du Covid-19. En revanche, en cas de contamination, ils peuvent développer des formes plus graves, a fortiori s'ils sont âgés de 70 ans, s'ils sont atteints de maladies infectieuses, de maladies chroniques ou s'ils sont immunodéprimés ou obèses.
Les complications du diabète de type 2, précoces ou tardives, sont les mêmes que celles du diabète de type 1 et sont tout aussi graves. Les yeux, les nerfs, les reins, les pieds, le cœur et les vaisseaux sanguins peuvent être affectés. De plus, si l'on en croit une étude, les troubles cognitifs concerneraient 29 % des sujets diabétiques âgés de plus de 75 ans et le risque de démence serait multiplié par près de 2 chez ces patients.
Comment prévenir le diabète de type 2 ?
Il est possible de prévenir le diabète de type 2 en réduisant tous les facteurs de risque . Ainsi, pour éloigner autant que possible cette maladie chronique, il est conseillé de :
- adopter et respecter une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits et légumes frais et pauvres en sel, en sucres et en matières grasses ;
- limiter le surpoids (une perte de poids de 15 % ou plus a le potentiel de ralentir la progression de la maladie et même d’entraîner une rémission du diabète chez certains patients) ;
- prendre en charge tout trouble cardiovasculaire ;
- éviter la sédentarité et pratiquer une activité physique adaptée et régulière ;
- limiter la consommation d'alcool ;
- arrêter de fumer.
*Des études cliniques montrent des effets bénéfiques du safran entier sur les facteurs inflammatoires dont on sait qu’ils sont largement responsables du syndrome métabolique et du diabète.
Une bonne hygiène de vie et la correction des facteurs de risque constituent ainsi la meilleure prévention face au diabète de type 2. En effet, améliorer deux des facteurs de risque précédemment cités ferait diminuer de 61 % les risques cardiovasculaires et réaliser au moins trois changements se traduirait au bout d'un an par un taux de cholestérol plus faible.
Par ailleurs, les patients diabétiques qui diminuent leur consommation d'alcool en deçà de deux unités par semaine verraient leur risque cardiovasculaire diminuer de 44 %.
Le yoga pourrait réduire de moitié les risques de diabète chez des personnes prédiabétiques à haut risque de diabète après seulement trois mois de pratique.
Source : Nagarathna R et coll.: Diabetes Prevention through Yoga-Based Lifestyle : A Pan-India Randomized Controlled Trial. American Diabete Association - 79th Scientific Sessions (San Francisco, Californie) : 7 -11 juillet 2019.
Aussi dans la rubrique :
Comprendre le diabète
Sommaire
- Qu'est-ce que le diabète ?
- Qu'est-ce que la glycémie ?
- Principaux types de diabète
- Causes et facteurs de risque
- Complications du diabète