Complications du diabète

Sommaire

Les différents types de diabète, hormis le diabète gestationnel qui est transitoire au cours de la grossesse, sont des maladies chroniques, qui peuvent entraîner des complications à moyen et long terme.

Quels sont les risques de complications des diabètes sucrés et des diabètes insipides ? PagesJaunes vous répond. 

Complications des diabètes sucrés

Les complications du diabète sucré, d’apparition généralement lente et évoluant selon un mode chronique, sont communes au diabète de type 1 et au diabète de type 2.

Elles résultent majoritairement des dommages provoqués par les hyperglycémies répétées et/ou la carence en insuline. La plupart des complications du diabète surviennent après 10 à 20 ans d’évolution de la maladie diabétique.

La liste des complications des diabètes sucrés est malheureusement longue, mais les principales sont les suivantes :

  • les complications cardiovasculaires, en lien avec les micro et les macro-angiopathies qui augmentent fortement le risque cardiovasculaire global (le diabète de type 2 est à l’origine, chaque année en France, de 12 000 hospitalisations pour infarctus du myocarde, 17 000 pour AVC et 8 000 pour artériopathie oblitérante des membres inférieurs – AOMI) ;
  • les complications respiratoires avec notamment un risque augmenté d'apnées du sommeil ;
  • les complications neurologiques, avec la neuropathie diabétique ;
  • les complications rénales, avec la néphropathie diabétique ;
  • les complications infectieuses, avec une augmentation du risque infectieux et de la sévérité des infections ;
  • les complications oculaires, avec la rétinopathie diabétique ;
  • les complications dentaires, pouvant aller de la carie dentaire jusqu’à la maladie parodontale ;
  • les complications osseuses avec un risque de fracture de la hanche plus élevé de 33 % chez les diabétiques de type 2 et multiplié par 5 chez les diabétiques de type 1 (le risque est d’autant plus important que le diabète est présent depuis plus longtemps) ;
  • l’acidocétose, caractérisée notamment par la respiration de Küssmaul (le taux de mortalité lié à l’acidocétose est de 1,2 % dans le diabète de type 1, de 2,8 % dans le diabète de type 2 dans le mois qui suit un épisode) ;
  • le syndrome d’hyperglycémie hyperosmolaire (le taux de mortalité est encore plus élevé que dans l'acidocétose) ;
  • les comas diabétiques, qu’ils soient hypoglycémiques ou hyperglycémiques ;
  • le pied diabétique (qui concerne entre 15 et 25 % des diabétiques et qui peut s’infecter dans 25 à 70 % des cas, avec à la clé 20 000 hospitalisations chaque année), dont l’évolution peut conduire à une amputation (dans 85 % des cas elles sont consécutives à un ulcère), voire au décès ;
  • les troubles cognitifs (chez un tiers des sujets diabétiques âgés de plus de 75 ans) avec un risque de démence qui serait multiplié par près de 2 ;
  • les troubles alimentaires (anorexie mentale et autres), notamment chez les diabétiques de type 1.

À noter : le diabète gestationnel, même s'il ne s'agit pas d'une maladie chronique, peut conduire à des complications parfois graves pour la mère et pour l'enfant. À moyen et long terme, il augmente également pour la mère le risque de développer un diabète de type 2. 

Compte tenu de la gravité de certaines de ces complications, elles doivent faire l’objet d’un dépistage systématique chez les sujets diabétiques, au moment des consultations de suivi régulier. Certains diagnostics étant avant tout cliniques (pied diabétique par exemple), peu de tests biologiques complémentaires sont nécessaires. En cas d’anomalie, un traitement adapté doit être immédiatement instauré.

La prévention reste le meilleur rempart contre ces complications : elle passe par un diabète le plus équilibré possible et une surveillance médicale adéquate.

À noter que les experts de la Société européenne de cardiologie ont mis en place un nouveau score, le SCORE2-Diabetes, qui évalue le risque cardiovasculaire des diabétiques ayant entre 40 et 69 ans en prévention primaire. L’application mobile « ESC CVD risk calculation », destinée aux professionnels de santé, permet de le calculer.

Bon à savoir : ce nouvel algorithme permet d'estimer le risque d'infarctus du myocarde et d'AVC à 10 ans chez les patients atteints de diabète de type 2 sans symptôme cardiovasculaire ni atteinte des organes.

Diabète sucré et maladies associées

Il n’est pas rare, en particulier chez les sujets diabétiques de type 2, de retrouver différentes pathologies associées au diabète. Le lien de causalité entre ces maladies et le diabète n’est pas toujours démontré, mais les sujets diabétiques semblent plus exposés à certaines pathologies, telles que :

  • le surpoids et l’obésité, ce qui s'accompagne de stéatose hépatique (NASH) puisque huit patients obèses sur 10 sont concernés (79,1 %) et plus de 6 patients diabétiques sur 10 (62,4 %) ;
  • les maladies cardiovasculaires, comme les coronaropathies (maladies des artères coronaires), sachant par ailleurs qu'une maladie coronaire de novo pourrait être associée à une accélération du déclin cognitif dans les années suivant le diagnostic ;
  • la maladie de Parkinson ;
  • la maladie d’Alzheimer.

Il faut noter que ces maladies concernent souvent des personnes dans la seconde moitié de la vie, et donc plus susceptibles de présenter plusieurs maladies chroniques (patients dits polypathologiques). Par ailleurs, les patients ayant un antécédent récent d’hypoglycémie sévère présentent des scores cognitifs globaux significativement diminués, notamment au niveau du langage, de la fonction exécutive et de la mémoire. Lorsque les patients avaient eu des hypoglycémies sévères au cours de leur vie, c'était la fonction exécutive qui était la plus affectée.

Source : Lacy M.E. et al. Severe hypoglycemia and cognitive function in older adults with type 1 diabetes : the Study of Longevity in Diabetes (SOLID). Diabetes Care 2020 ; 43 : 541-548.

Toutefois, on observe la même chose chez les enfants ayant un diabète de type 1, les hypoglycémies sévères étant elles aussi associées à des troubles cognitifs.

Bon à savoir : des formes particulières de diabète peuvent être observées au cours de certaines maladies chroniques, soit en lien avec la maladie en elle-même comme dans le cas de la mucoviscidose, soit en lien avec des traitements médicamenteux, par exemple le diabète induit par les corticoïdes.

Diabète sucré et cancer

Les études scientifiques ont clairement démontré un lien entre le diabète sucré, en particulier le diabète de type 2, et certaines formes de cancer, en particulier :

Plusieurs mécanismes ont été avancés pour expliquer le lien entre ces maladies, même si tout n’a pas encore été démontré :

  • Les conséquences du diabète (hyperinsulinémie ou hypoinsulinémie, hyperglycémie, résistance à l’insuline) augmenteraient le risque de développer des tumeurs au niveau de certains organes.
  • L’association fréquente avec l’obésité constituerait un facteur de risque supplémentaire de développer certains cancers.
  • Certains traitements du diabète pourraient augmenter le risque de développer certains cancers, tandis que d’autres auraient un effet protecteur. L’effet des médicaments varierait également selon le type de tumeur.

À l’inverse, le diabète semble protéger contre le carcinome de la prostate, notamment en abaissant les taux sanguins de testostérone.

Compte tenu du lien démontré entre le diabète et certains cancers, les sujets diabétiques, en particulier ceux présentant d’autres facteurs de risque de développer un cancer, doivent bénéficier d’une surveillance médicale renforcée, pour dépister le plus précocement possible toute tumeur. Une bonne hygiène de vie est plus que jamais recommandée pour limiter le risque de cancer !

Source : Sex differences in the association between diabetes and cancer: a systematic review and meta-analysis of 121 cohorts including 20 million individuals and one million eventq, Ohkuma, T., Peters, S.A.E. & Woodward, M. Diabetologia (2018) 61: 2140.

Complications du diabète insipide

Les diabètes insipides se manifestent par d’importants volumes d’urines, ce qui peut entraîner des risques de déshydratation sévère.

L’état d’hydratation des patients atteints de diabète insipide doit être particulièrement surveillé. En effet, une déshydratation sévère peut être à l’origine de complications neurologiques, qui non traitées peuvent être fatales.

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