
Le diabète de type 1 résulte d'une carence partielle ou totale en insuline et nécessite l'apport quotidien d'insuline pour le traiter. Le traitement est nécessaire à vie, sauf en cas de greffe de pancréas.
Le traitement du diabète de type 1 par insuline est aussi appelé l'insulinothérapie. De 1929, date des premières injections, à 1975, les médecins ne disposaient que d'insulines extraites de pancréas de bœuf ou de porc. Bien qu'efficaces pour réguler la glycémie, elles contenaient souvent des impuretés responsables d'accidents allergiques.
À partir de 1975, sont apparues des insulines pures, strictement identiques à l'insuline humaine et fabriquées en laboratoire grâce à des bactéries génétiquement modifiées. Tous les incidents liés à la nature de l'insuline ont depuis disparu.
Cependant, l'insuline, même si elle est vitale pour le sujet diabétique de type 1, ne suffit pas : le mode de vie et l'alimentation du diabétique de type 1 sont également primordiaux.
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Différents types d'insuline dans le traitement du diabète de type 1
Pour assurer tous les schémas thérapeutiques d'insulinothérapie, plusieurs types d'insuline ont été développés, en fonction de leur vitesse d'action :
- les insulines d'action rapide et brève : l'efficacité débute 10 à 15 minutes après l'injection, est maximale entre 2 et 4 heures et disparaît au bout de 6 heures ;
- les insulines de durée d'action intermédiaire, appelées insulines mixtes ou semi-lentes : l'hormone est liée à un support qui la libère progressivement, l'efficacité débute en moyenne 1 heure après l'injection et se termine 12 à 24 heures plus tard ;
- les insulines de durée d'action prolongée, dites insulines lentes ou retard : elles agissent pendant 24 à 36 heures, ce qui assure une régulation de la glycémie avec une seule injection quotidienne.
Bon à savoir : le traitement par insuline stimule en parallèle le stockage de la masse grasse dans les adipocytes (cellules qui composent le tissu graisseux). De fait, on observe une prise de poids qui est particulièrement marquée au cours des premiers mois de traitement.
Méthodes d'injection d'insuline dans le diabète de type 1
L'insuline est une hormone protéique qui ne peut pas être administrée par voie orale, car elle serait digérée par les enzymes digestives avant de passer dans le sang. L'injection est actuellement la seule voie d'administration possible pour l'insuline.
À noter : les médicaments antidiabétiques oraux sont réservés aux sujets diabétiques de type 2. Les chercheurs tentent de développer de nouvelles formes d'insuline, qui pourraient être administrées par voie nasale. Ces insulines de nouvelle génération sont actuellement en cours d'essais cliniques. Par ailleurs, des essais cliniques sont en cours pour associer l'insuline à de nouveaux médicaments antidiabétiques administrés par voie orale dans le traitement du diabète de type 1.
Trois modes d'injection de l'insuline
Toutes les formes d'insuline peuvent être injectées par voie sous-cutanée. En cas d'urgence (coma diabétique, par exemple), seules les insulines rapides sont injectées en perfusion intraveineuse par les médecins et les infirmiers.
L'administration de l'insuline peut se faire de trois façons :
- Grâce à une seringue à insuline, spécialement graduée en unités d'insuline, comportant une aiguille fine sous-cutanée. Cette technique, qui exige plusieurs manipulations et présente quelques risques d'erreur, est de moins en moins utilisée au profit des stylos injecteurs ou des pompes à insuline, sauf par les infirmiers pendant les périodes d'hospitalisation.
- Grâce à un stylo injecteur, dont le maniement est enseigné à chaque sujet diabétique et/ou à ses proches :
- Le stylo injecteur permet de se piquer partout, de façon discrète et permet un transport facile. La préparation de l'injection dépend du type de stylo.
- L'injection se fait en sous-cutanée (perpendiculairement à la peau), sous et autour du nombril, sur les cuisses, les fesses, les lombes et au niveau du triceps. La vitesse de résorption de l'insuline dépend de la zone d'injection : elle est plus rapide au bras qu'au ventre et plus rapide au ventre que sur les cuisses.
- Le point d'injection au sein d'une zone doit varier à chaque injection, sans passer par le même point plus d'une fois tous les 15 jours.
- Grâce à une pompe à insuline :
- Les pompes portables à insuline sont indiquées lorsqu'un contrôle strict des glycémies est nécessaire (grossesse, intervention chirurgicale, etc.).
- La pompe à insuline délivre en continu une dose de base et des doses complémentaires en fonction des besoins.
- Une pompe externe, fixée sur la peau de l'abdomen, est reliée à un cathéter implanté dans une veine. Une pompe implantable située sous la peau est remplie et reliée au système veineux. Elle sera remplie à intervalles réguliers à travers la peau. Toutes ces pompes sont maintenant reliées à des capteurs et calculent elles-mêmes la dose d'insuline nécessaire, ce qui rend leur usage très simple.
À noter : les pompes à insuline peuvent aussi être utilisées chez les seniors diabétiques de type 2 mal équilibrés malgré un traitement optimisé par multi-injections.
Schémas d'injection de l'insuline
La répartition de l'insuline dans la journée est fixée par le médecin en fonction des besoins théoriques (en fonction du poids), mais aussi de l'activité physique et de l'alimentation. Elle peut être modifiée durablement au cours de la croissance, par exemple, ou temporairement en fonction de circonstances particulières (infection, épreuve sportive, voyage).
Le schéma d'injection comprend généralement une injection matin et soir d'insuline intermédiaire ou lente et des injections complémentaires d'insuline rapide après les repas ou en cas de complications aiguës, par exemple une hyperglycémie constatée sur le lecteur de glycémie, voire un coma diabétique.
Bon à savoir : dans un avis de la Haute autorité de santé du 16 juillet 2020, la greffe d'îlots pancréatiques a été considérée comme assurant une amélioration du service attendu de niveau III en comparaison de l’insulinothérapie intensifiée et de la greffe de pancréas chez les diabétiques de type 1 chroniquement instables.
Surveillance du traitement par insulinothérapie
Un autocontrôle de la glycémie capillaire est indispensable. Il permet d'adapter le traitement et d'éviter les hypoglycémies. Il est recommandé d'en réaliser 3 à 4 fois par jour :
- le matin à jeun ;
- avant ou après les repas ;
- avant le coucher.
Bon à savoir : cet auto-contrôle peut également se faire au moyen d'un procédé innovant, sans piqûre : un capteur placé à l'arrière du bras réalise un scan, mesure instantanément le taux de sucre, et le transmet à un lecteur. Ce glucomètre non intrusif, dénommé Freestyle libre (du laboratoire Abbott), est remboursé à 100 % par la Sécurité sociale depuis le 1er juin 2017 (arrêté du 4 mai 2017).
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