
Le diabète gestationnel peut avoir des répercussions sur la grossesse et sur l'état de santé de la mère et/ou de l'enfant. Son diagnostic précoce et son dépistage sont donc essentiels.
Actuellement, le dépistage systématique du diabète gestationnel chez toutes les femmes enceintes n'est plus recommandé par les autorités sanitaires. Il existe un dépistage ciblé proposé aux femmes qui présentent au moins un des facteurs de risque suivants : surpoids, obésité, prise de poids importante au cours de la grossesse, âge supérieur à 35 ans, antécédents familiaux de diabète de type 2 ou encore antécédents obstétricaux de diabète gestationnel.
Diabète gestationnel : un dépistage ciblé
Les symptômes du diabète gestationnel passent le plus souvent inaperçus, d'où l'importance de le dépister. Actuellement, les autorités sanitaires n'ont pas instauré de dépistage systématique de ce diabète sucré chez toutes les femmes enceintes.
Conséquences sur l'enfant et la mère
Le diabète gestationnel peut avoir de graves conséquences sur la santé :
- de l'enfant à naître : hypoglycémie à la naissance, difficultés respiratoires, développement d'un diabète de type 2 à l'âge adulte, etc. ;
- de la future mère : un accouchement difficile (poids de naissance du bébé supérieur à 4 kg) ou prématuré, pré-éclampsie, risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse, etc.
Il est donc indispensable de rechercher la présence de ce diabète gestationnel, qui est souvent asymptomatique, pour prendre en charge la femme enceinte de façon adéquate (adaptation du suivi de grossesse, instauration de mesures diététiques, voire mise en place d'un traitement à base d'insuline).
Bon à savoir : la surveillance doit être poursuivie dans les années qui suivent le diagnostic car une étude française (présentée au congrès national Emois en mars 2019 à Nancy) indique qu'il existerait une forte augmentation du risque de cancer du pancréas dans les huit années qui suivent un diabète gestationnel
Facteurs de risque et dépistage ciblé
Certaines femmes sont plus susceptibles de développer un diabète gestationnel, lorsqu'elles présentent un ou plusieurs facteurs de risque :
- un surpoids, une obésité ou encore une prise de poids excessive depuis le début de la grossesse ;
- un âge supérieur à 35 ans ;
- des antécédents familiaux de diabète de type 2 ou des antécédents personnels de diabète gestationnel au cours de précédentes grossesses.
Dans ce cas, un dépistage du diabète gestationnel est systématiquement proposé et fortement recommandé, mais il n'est pas obligatoire. Le dépistage peut également être proposé aux femmes qui ne présentent aucun facteur de risque particulier.
Dépistage du diabète gestationnel : test O'Sullivan et HGPO
Le diagnostic du diabète gestationnel est réalisé entre la 24e et la 28e semaine d'aménorrhée par deux tests spécifiques :
- Le test O'Sullivan consiste à mesurer la glycémie 1 h après la prise orale de 50 g de glucose. Encore très utilisé dans divers pays, ce test n'est en principe plus pratiqué en France, car il a été remplacé par l'HGPO, conformément aux dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé.
- L'HGPO (HyperGlycémie Provoquée par voie Orale) consiste à mesurer la glycémie à intervalles réguliers sur une durée de 2 h après l'absorption de 75 g de glucose.
Un résultat positif à l'un de ces deux tests confirme le diagnostic de diabète gestationnel, même en l'absence de symptômes. Dépister le diabète gestationnel est essentiel pour instaurer une prise en charge adaptée, et ainsi minimiser les risques pour la mère et pour l'enfant.
Chez toutes les femmes enceintes, une glycémie à jeun est systématiquement effectuée lors du premier bilan médical (au moment de la confirmation de la grossesse, au premier trimestre), puis vers 6 mois de grossesse. Si une de ces glycémies s'avère anormale, un dépistage du diabète gestationnel et d'autres mesures de la glycémie sont nécessaires.
Article
HGPO : HyperGlycémie Provoquée par voie Orale
Principe du test HGPO
L'HGPO est proposée aux femmes enceintes pour détecter l'existence d'un éventuel diabète gestationnel. Ce test consiste à administrer par voie orale une quantité importante de glucose (sucre) et de mesurer l'évolution de la glycémie (taux de sucre dans le sang) pendant une période donnée.
L'HGPO en pratique
L'HGPO s'effectue dans un laboratoire d'analyses médicales. Il est nécessaire d'être à jeun depuis la veille au soir. Durant tout le test, la femme enceinte doit rester sous surveillance au laboratoire d'analyses médicales.
L'HGPO comprend plusieurs étapes :
- un prélèvement sanguin pour doser la glycémie à jeun ;
- l'absorption de 75 g de glucose par voie orale (le plus souvent, il s'agit d'une boisson fortement sucrée et aromatisée) ;
- plusieurs prélèvements sanguins pour réaliser des glycémies, respectivement 30 minutes, 1 heure et 2 heures après l'administration du glucose.
Les taux de glucose attendus devraient se situer en dessous de :
- 0,92 g/l à jeun ;
- 1,80 g/l à 1 h ;
- 1,53 g/L à 2 h.
Toute glycémie supérieure à ces valeurs normales est considérée comme pathologique.
Bon à savoir : il suffit que l'un de ces taux soit trop important pour que le diagnostic de diabète gestationnel soit posé.
Aussi dans la rubrique :
Symptômes et diagnostic du diabète
Sommaire
- Repérer les symptômes du diabète
- Dépistage et contrôle du diabète