Glycémie

Sommaire

Une serringue est posée sur du sucre
 

La glycémie correspond au taux de glucose dans le sang. Grâce à de puissants mécanismes de régulation physiologique, elle reste, en l'absence de pathologie, dans une gamme de valeurs considérées comme normales.

La glycémie à jeun fait partie des examens sanguins les plus pratiqués et est un élément capital dans le diagnostic et le contrôle des différents types de diabète sucré : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète gestationnel. La perturbation de la glycémie est la première conséquence du diabète sucré

Qu'est-ce que la glycémie ?

La glycémie est le taux de glucose dans le sang, ou taux de sucre dans le sang. Elle varie au cours de la journée, en fonction :

  • de l'alimentation : la glycémie augmente après les repas, puisque les glucides présents dans les aliments sont décomposés en glucose pour être assimilés par l'organisme ;
  • de l'activité physique : une activité physique intense puise dans les stocks de glucose de l'organisme et entraîne donc une baisse transitoire de la glycémie ;
  • des émotions et du stress : la libération de certaines hormones en réponse aux émotions fortes provoque une augmentation de la glycémie.

À noter : certains médicaments peuvent modifier la glycémie, soit en l'augmentant (certains antiépileptiques, les neuroleptiques, les corticoïdes, etc.), soit en la diminuant (certains antidépresseurs, le paracétamol, l'ibuprofène, etc.).

Comment la glycémie est-elle régulée ?

Pour rester en permanence dans une gamme de valeurs normales, la glycémie est maintenue à un taux relativement constant, grâce à de puissants mécanismes de régulation hormonale. Plusieurs hormones jouent un rôle essentiel dans la régulation de la glycémie :

  • l'insuline, produite par le pancréas, elle permet de diminuer le taux de glucose dans le sang ;
  • l'adrénaline, le glucagon et l'hormone de croissance augmentent le taux de glucose dans le sang.

Ainsi, en cas de besoin accru de glucose par l'organisme, les hormones hyperglycémiantes puisent dans les réserves de glucose pour augmenter sa concentration dans le sang, tandis que l'insuline oblige ce glucose à entrer dans les cellules qui en ont besoin ou qui peuvent le stocker.

Le maintien de la glycémie à des valeurs normales est essentiel au bon fonctionnement des organes, notamment du cerveau, des muscles ou des reins. Cet équilibre dépend de plusieurs phénomènes :

  • des apports alimentaires, des synthèses endogènes (à l'intérieur du corps) et du déstockage de glucose pour élever la glycémie ;
  • du stockage et de la pénétration cellulaire du glucose pour l'abaisser.

L'insuline, une hormone hypoglycémiante

L'insuline est une hormone sécrétée par la glande du pancréas, plus précisément par les cellules bêta des îlots de Langerhans. Schématiquement, le pancréas mesure continuellement la dose d'insuline nécessaire au transport du glucose dans les cellules. Quand la glycémie s'élève, l'insuline est déversée directement dans le sang et remplit un double rôle :

  • Elle permet de faire pénétrer le glucose sanguin dans les cellules qui en ont besoin ou qui peuvent le stocker, comme les cellules adipeuses et le foie.
  • Parallèlement, elle freine les processus de synthèse endogène (autrement dit la production) de glucose dans le foie.

On dit donc de l'insuline qu'elle est hypoglycémiante dans la mesure où elle réduit la concentration de glucose dans le sang. En l'absence d'insuline comme dans le diabète de type 1, ou en cas d'insulinorésistance comme dans le diabète de type 2, le glucose peine à pénétrer dans les cellules et la glycémie reste élevée, surtout après un apport alimentaire.

Bon à savoir : l'insulinorésistance joue également un rôle dans la maladie de Parkinson, car l'insuline intervient dans la régulation de l'activité dopaminergique. Ainsi, certains troubles de la glycémie (intolérance au glucose, diabète de type 2, insulinorésistance) peuvent contribuer à des dysfonctionnements de la sécrétion de dopamine.

Les hormones hyperglycémiantes

On distingue trois hormones hyperglycémiantes qui jouent le rôle inverse de l'insuline :

  • Le glucagon : sécrété par les cellules alpha des îlots de Langerhans du pancréas et déversé directement dans le sang, le glucagon provoque en quelques minutes la libération de glucose stocké sous forme de glycogène dans le foie et les muscles. Les médecins injectent du glucagon dans le traitement des malaises hypoglycémiques sévères.
  • L'adrénaline : cette hormone du stress a les mêmes effets que le glucagon, mais agit plus rapidement et plus brièvement.
  • Le cortisol des glandes surrénales et l'hormone de croissance de l'hypophyse ont un effet hyperglycémiant lent et à long terme. Ces hormones, particulièrement utiles en cas de jeûne prolongé, permettent de produire du glucose.

Rôle des reins dans la glycémie

Dans les limites d'une glycémie normale, le rein réabsorbe le glucose que son glomérule (amas de vaisseaux) a filtré avec le plasma.

La glycosurie, c'est-à-dire le taux de glucose dans les urines, est donc nulle en temps normal. En revanche, cette fonction sature quand la glycémie est très élevée, dans un diabète sucré, par exemple. Une partie du glucose en excès est alors éliminé dans les urines : la glycosurie augmente.

En moyenne, une glycosurie apparaît quand la glycémie est supérieure à 9 mmol/L, soit 1,62 g/L.

Comment est analysée la glycémie ?

Même si la glycémie varie au cours de la journée, elle doit rester comprise dans une certaine gamme de valeurs pour être considérée comme normale, en l'absence de diabète sucré.

Mesures de la glycémie

La mesure de la glycémie peut se faire :

  • par piqûre au bout du doigt et lecture dans un lecteur de glycémie : c'est la glycémie capillaire, communément appelée le dextro ;
  • par prélèvement sanguin et analyse en laboratoire : c'est la glycémie veineuse (ce prélèvement se fait généralement le matin, à jeun) ;
  • au moyen d'un capteur placé à l’arrière du bras, qui mesure instantanément le taux de sucre à travers la peau, et le transmet à un lecteur Freestyle Libre. Ce procédé innovant non-intrusif est remboursé à 100 % par la Sécurité sociale depuis juin 2017 (arrêté du 4 mai 2017).

À noter : les trois valeurs sont normalement identiques, ou en tout cas très proches.

Valeurs normales de la glycémie

La glycémie s'exprime en millimole par litre (unités internationales), ou en grammes par litre (unités usuelles). Une mmol/L correspond à 0,18 g/L. Les deux unités sont souvent présentes dans les résultats de laboratoire, alors que les médecins hospitaliers sont plus habitués aux unités internationales.

La glycémie normale est comprise :

  • à jeun : entre 4,4 et 6,1 mmol/L, soit 0,8 à 1,1 g/L ;
  • 2 h après la fin d'un repas (glycémie post-prandiale) : inférieure à 7,8 mmol/L, soit inférieure à 1,4 g/L.

Si la glycémie est supérieure aux valeurs normales, il s'agit d'une hyperglycémie, tandis qu'une valeur inférieure définit une hypoglycémie. Ces deux situations témoignent d'anomalies dans les processus de régulation de la glycémie.

L'hyperglycémie peut témoigner de l'existence d'un diabète. Le diabète est diagnostiqué, lorsque la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/L, à au moins deux reprises. Si elle est comprise entre 1,10 et 1,25 g/l, cela signe un prédiabète.

Pourquoi faut-il contrôler sa glycémie ?

La détermination de la glycémie à jeun permet de connaître le taux de glucose dans le sang, indépendamment de l'influence de l'alimentation, et donc de déterminer si les mécanismes de régulation de la glycémie fonctionnent correctement, en particulier l'insuline. Il s'agit d'un examen de routine pour le dépistage, le diagnostic et le suivi de tous les diabètes sucrés. 

À noter : être à jeun signifie ne pas avoir mangé ou bu depuis 12 h, y compris de l'eau (au moins 6 h sans eau). La glycémie à jeun ne dépend pas du repas pris la veille, mais de la quantité de glucose fabriquée pendant la nuit.

On peut aussi effectuer cet examen 2 h après le repas, c'est la glycémie post-prandiale, afin de vérifier la capacité de l'organisme à stocker et à réguler les sucres ingérés. Dans le suivi d'un diabète, ce paramètre permet de déterminer les doses d'insuline à injecter.

Dans le cas d'une grossesse, un autre examen permet de dépister le diabète gestationnel, c'est l'hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) ou test d'O'Sullivan. Après l'administration par voie orale d'une quantité importante de sucre, la glycémie de la femme enceinte est contrôlée à différents moments sur plusieurs heures. Avec la glycémie à jeun, l'HGPO est déterminante pour diagnostiquer un diabète gestationnel.

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