Les diabètes sucrés, qu’il s’agisse du diabète de type 1, du diabète de type 2 ou du diabète gestationnel, ne peuvent pas, sauf dans de rares cas, être considérés comme des maladies génétiques.
Le diabète de type 1 est une pathologie auto-immune, le diabète de type 2 est majoritairement lié au mode de vie et le diabète gestationnel est favorisé par les perturbations physiologiques de la grossesse.
Néanmoins, certains facteurs génétiques peuvent conditionner le développement de ces pathologies, les spécialistes parlent de prédisposition génétique.
Prédisposition génétique au diabète de type 1
Aucune mutation génétique n’a jusqu’ici pu être directement associée au mécanisme auto-immun qui détermine le diabète de type 1.Seuls de rares cas de diabète de type 1, les diabètes MODY, sont associés à la modification d’un gène.
Variants génétiques du diabète de type 1
Pour la grande majorité des cas, les variants génétiques responsables de la prédisposition génétique au diabète de type 1 sont multiples et concernent de nombreux gènes. La maladie résulterait ainsi de la conjonction entre une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux.
Les gènes impliqués dans la prédisposition génétique concernent notamment le système HLA (Human Leukocyte Antigen), un élément fondamental de la reconnaissance du "soi" par le système immunitaire.
Les variants génétiques du diabète de type 1 correspondent à des variantes ponctuelles de la séquence d’ADN que les chercheurs ont pu relier avec un risque accru de développer un diabète de type 1. Le lien direct de causalité entre une séquence d’ADN et la maladie diabétique n’est pas formellement démontré.
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Diabète MODY, une forme particulière de diabète de type 1
Quelques formes rares de diabète de type 1 sont génétiques, ce sont les diabètes MODY. Ils sont associés à une mutation génétique sur différents gènes, en fonction du type de diabète MODY en cause.
En effet, six formes de diabète MODY sont distinguées par les spécialistes :
- Le diabète MODY de type 1, avec une mutation sur le chromosome 20.
- Le diabète MODY de type 2, avec une mutation sur le chromosome 7.
- Le diabète MODY de type 3, avec une mutation sur le chromosome 12.
- Le diabète MODY de type 4, avec une mutation sur le chromosome 13.
- Le diabète MODY de type 5, avec une mutation sur le chromosome 17.
- Le diabète MODY de type 6, avec une mutation sur le chromosome 2.
Comme toute maladie génétique, les diabètes MODY se transmettent des parents aux enfants. Dans le cas présent, le mode de transmission de la maladie est autosomique dominant, c’est-à-dire que la maladie peut toucher des garçons et des filles et que tout parent porteur du gène muté transmet la maladie à ses enfants.
Prédisposition génétique au diabète de type 2
Comme pour le diabète de type 1, plusieurs éléments indiquent qu’il existe une prédisposition génétique au diabète de type 2. En effet, certaines populations ou certaines familles sont plus touchées par la maladie que d’autres, en ayant un mode de vie identique.
Les grandes études sur le génome humain ont permis jusqu’ici d’identifier une cinquantaine de marqueurs génétiques du diabète de type 2. Néanmoins, il n’est pas possible aujourd’hui de relier directement la présence d’un marqueur génétique précis avec le développement de la maladie.
Le diabète de type 2 se développerait lorsque se produit une conjonction entre une prédisposition génétique et des facteurs liés au mode de vie, comme l’obésité et la sédentarité.
La plupart des marqueurs génétiques identifiés dans le diabète de type 2 affectent le fonctionnement des cellules pancréatiques sécrétrices d’insuline ou les mécanismes de régulation du taux de glucose sanguin.
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Prédisposition génétique au diabète gestationnel
Si le diabète gestationnel est avant tout favorisé par les perturbations du métabolisme glucidique au cours de la grossesse, certaines femmes apparaissent prédisposées, notamment génétiquement, à cette pathologie de la grossesse.
Par ailleurs, le diabète gestationnel prédispose les femmes à développer un diabète de type 2 plus tard au cours de leur vie.
Il y existerait donc un lien entre la prédisposition génétique au diabète de type 2 et au diabète gestationnel. Certains marqueurs génétiques pourraient être communs.
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Poursuite des recherches sur la génétique des diabètes
Le séquençage du génome humain et les nombreuses recherches en génétique ont d’ores et déjà permis d’identifier de nombreux marqueurs génétiques impliqués dans le développement des diabètes sucrés. Mais les marqueurs découverts ne semblent pas expliquer la totalité de la prédisposition génétique à tel ou tel type de diabète. D’autres marqueurs pourraient être découverts dans les prochaines années.
Parallèlement, les chercheurs doivent en apprendre plus sur les mécanismes reliant la présence d’un marqueur génétique et le développement de la maladie.
En effet, l’épigénétique, c’est-à-dire l’influence de l’environnement sur l’expression des gènes, pourrait expliquer comment certains facteurs environnementaux agissent spécifiquement sur certains marqueurs génétiques pour provoquer la maladie diabétique. Les recherches en épigénétique pourraient enfin permettre de comprendre les causes exactes des différents types de diabète, un aspect essentiel pour améliorer la prévention et la prise en charge de ces maladies.