
La polydipsie est le terme médical utilisé pour désigner une augmentation exagérée de la soif, entraînant une prise abondante de boissons. Ce symptôme est très fréquemment associé à une polyurie, un trouble urinaire caractérisé par une augmentation de la quantité d'urine émise.
Faisons le point.
Définition de la polydipsie
La polydipsie est le fait de ressentir une sensation de soif exagérée, et de la soulager en augmentant sa consommation de boissons.
On distingue :
- la polydipsie primaire : elle n'est pas causée par la défaillance d'un organe, mais le plus souvent par la potomanie, une pathologie psychologique ;
- la polydipsie secondaire : elle est causée par le dysfonctionnement d'un organe et se rencontre principalement dans des pathologies endocrinologiques comme le diabète sucré ou le diabète insipide.
La polydipsie s'accompagne d'une polyurie, c'est-à-dire des urines émises en trop grande quantité. On parle alors de « syndrome polyuro-polydipsique » (PUPD).
Cause de la polydipsie primaire : la potomanie
La potomanie est une maladie psychologique caractérisée par un besoin irrépressible de boire. Il n'y a pas d'anomalie sous-jacente au niveau de l'organisme, c'est pourquoi on parle de « polydipsie primaire ».
Le malade atteint de potomanie boit des litres et des litres, principalement d'eau, parfois jusqu'à 10 litres par jour. Les conséquences peuvent être graves, voire fatales, car le corps humain n'est pas en mesure de réabsorber de si grands volumes d'eau : œdèmes, taux anormal du sodium dans le sang, épilepsie, arrêt cardiaque, etc.
La potomanie touche le plus fréquemment des sujets atteints d'une autre pathologie psychiatrique ou d'un retard mental.
Bon à savoir : pour distinguer une potomanie d'un diabète insipide, il faut réaliser un test de restriction hydrique et mesurer un paramètre biologique : l'osmolalité.
Polydipsie secondaire : causée par les diabètes
Par définition, le diabète est un syndrome polyuro-polydipsique. Il faut distinguer les diabètes dits sucrés du diabète insipide.
Bon à savoir : le terme « diabète » en langage courant désigne les diabètes sucrés.
Diabètes sucrés
Le diabète sucré est le plus fréquent. Il en existe deux principaux types (type 1 et type 2) dont les causes sont différentes. Mais, dans tous les cas, la conséquence est la même : il existe une hyperglycémie, c'est-à-dire un taux trop élevé de sucre dans le sang.
Comme il y a trop de sucre dans le sang, le rein l'élimine dans les urines (glycosurie). Pour se faire, le volume d'urine doit être augmenté, et la soif augmente pour compenser.
À noter : le syndrome PUPD est souvent l'un des premiers signes du diabète de type 1, permettant d'en faire le diagnostic. Le syndrome PUPD peut également alerter sur un diabète mal équilibré.
Diabète insipide
Le diabète insipide est peu fréquent. Il se caractérise par une consommation excessive de liquides et l'émission de fortes quantités d'urines. Celles-ci sont très diluées. C'est pour cela que l'on parle de « diabète insipide » : les urines étant diluées, elles n'ont pas le goût caractéristique de celles émises lors du diabète sucré (jadis, les médecins goûtaient les urines pour orienter leur diagnostic).
Le diabète insipide peut être dû à différentes causes :
- la forme centrale : il existe un déficit de sécrétion de l'ADH (hormone antidiurétique) au niveau de glandes du cerveau (hypophyse) ;
- une cause rénale : le rein ne répond plus correctement à cette hormone ADH ;
- pendant la grossesse ;
- une cause iatrogène : due à des médicaments (lithium, amphotéricine B, etc.).