Polyurie

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Tirer la chasse d'eau Thinkstock

Des envies d'uriner soudainement, plus fréquentes qu'à l'accoutumée, et une augmentation du volume des urines peuvent être le signe d'une pathologie comme le diabète, l'insuffisance rénale ou l'insuffisance cardiaque. Ces symptômes doivent vous alerter. Découvrons quelles peuvent être les causes d'une polyurie.

Qu’est-ce que la polyurie ?

La polyurie correspond à l'émission d'un volume d'urine très important, c'est-à-dire supérieur à 3 litres en 24 heures. Elle peut simplement être liée à ce que nous absorbons ou être le symptôme d'une pathologie.

Bon à savoir : le rein filtre environ 180 litres de sang par jour pour en éliminer les déchets, évacués par les urines. En situation normale, un adulte en émet entre 0,7 et 1,8 litre, selon les quantités d'eau qu'il absorbe, son activité physique, la température extérieure, etc.

La polyurie pourra ainsi être déclenchée par :

  • Une consommation excessive de boissons, notamment lorsque celles-ci ont des propriétés diurétiques, comme l'alcool ou le café.
  • La prise de certains médicaments comme :
    • des diurétiques, prescrits dans les cas d’hypertension artérielle ou d’insuffisance cardiaque ;
    • des corticoïdes, indiqués notamment pour leur action anti-inflammatoire ;
    • du lithium, utilisé pour traiter le syndrome bipolaire ou certaines formes de dépression.
  • Un trouble psychique : la potomanie. Ce trouble du comportement alimentaire conduit le patient à ingérer de grandes quantités de liquide, principalement de l’eau. Celles-ci sont parfois colossales, pouvant aller jusqu'à 10 litres par jour ! À ce niveau, le pronostic vital du malade est engagé, car si le manque d'eau est dommageable pour l'organisme, l'excès l'est tout autant.

À noter : lorsque la polyurie est associée à une soif excessive (polydipsie), on parle de polyuro-polydipsie.

Polyurie : un symptôme qui doit vous alerter

La polyurie peut également être le symptôme d'une maladie organique comme :

  • Un diabète de type 1 ou de type 2 : cette maladie est liée à une carence en insuline, l'hormone qui permet de faire rentrer le sucre dans les cellules. Le sucre s'accumule dans le sang, et au-delà d'un certain seuil, le rein ne parvient pas à le réabsorber complètement : une partie se retrouve donc dans les urines, qui devraient normalement en être exemptes. Sa présence génère un appel d'eau, qui gonfle le volume des urines et entraîne la polyurie. Comme le malade élimine beaucoup d'eau, une soif intense se manifeste pour compenser les pertes.
  • Un diabète insipide : beaucoup plus rare que le précédent, il est lié à une incapacité du rein à concentrer les urines. Cette affection est due à un déficit en hormone antidiurétique (ADH), produite par l'hypophyse et agissant au niveau du rein.
  • Une insuffisance rénale chronique (IRC) : celle-ci se caractérise par une destruction progressive des unités fonctionnelles des reins, les néphrons. L’augmentation de l’activité des néphrons résiduels provoque alors une polyurie, qui est un signe précoce de l’IRC.
  • Une insuffisance cardiaque : la polyurie se manifeste alors principalement la nuit et oblige le malade à se lever fréquemment.
  • Une drépanocytose : il s’agit d’une maladie héréditaire affectant les globules rouges, qui peut entraîner des complications rénales et une polyurie par un défaut de concentration des urines.

Conséquences de la polyurie

L'augmentation du volume des urines peut avoir plusieurs conséquences :

  • Elle entraîne des pertes importantes en sodium (hyponatrémie) et en potassium (hypokaliémie) : la première peut être responsable de troubles neurologiques sévères, la seconde peut générer des perturbations du rythme cardiaque.
  • Elle peut également conduire à un état de déshydratation si les pertes ne sont pas suffisamment compensées.
  • Enfin, les passages fréquents aux toilettes sont difficiles à gérer au quotidien et peuvent être source de fatigue, les nuits pouvant être entrecoupées par des besoins impérieux.

Polyurie : comment la diagnostiquer et la traiter ?

Pour mettre en évidence une polyurie, il est nécessaire de collecter l'ensemble des urines émises sur 24 heures pour évaluer leur volume, tout en notant les quantités de liquide absorbées. Un examen est parfois réalisé pour déterminer l'origine de ce symptôme, le test de restriction hydrique :

  • Il se déroule sous surveillance, en milieu hospitalier, et consiste à priver le patient d'eau pendant plusieurs heures (entre 8 et 15 heures).
  • Il débute ainsi généralement le soir au coucher. Pendant cette période, le poids est évalué régulièrement, ainsi que le pouls et la tension artérielle.
  • Si la polyurie est liée à un excès de boisson, la privation d'eau va rapidement conduire à une concentration des urines.
  • Lorsque ce n'est pas le cas, un diabète insipide est mis en évidence. Le test doit alors être arrêté précocement, car il est généralement mal supporté par le malade.

Le traitement de la polyurie va varier en fonction de sa cause, nécessitant la prise en charge de la maladie sous-jacente ou l'arrêt – et la substitution – des médicaments incriminés.

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